LES DEFIS POST-ELECTORAUX A MADAGASCAR

 

Après 5 ans de crise, Madagascar a désormais un président ainsi qu’une Assemblée nationale élus. Organisées pour la première fois par une entité indépendante, la Commission Electorale Nationale Indépendante pour la Transition (CENI-T), les élections d’octobre et décembre 2013 constituent une avancée vers le processus de sortie de crise. 


Cependant, Madagascar demeure un pays éminemment fragile, politiquement mais aussi et surtout économiquement et socialement. En effet, de nombreux défis restent à relever, notamment : renforcement des institutions nouvellement élues, restauration de la confiance du public envers les institutions, promotion de l’Etat de droit et des bonnes pratiques en matière de gouvernance, et contrôle de l’action publique par un engagement renforcé de la société civile.

Dans le processus électoral de 2013, la société civile s’est distinguée par une plus grande implication, aussi bien dans le domaine de l’éducation civique que de l’observation citoyenne, et également par une meilleure coordination et collaboration entre les différentes structures. Deux plateformes ont été ainsi créées afin d’organiser l’observation de façon concertée sur tout le territoire. Pour la sensibilisation et l’éducation électorales, les organisations se sont également consultées pour assurer une couverture nationale. Cependant, un renforcement des capacités, à la fois techniques et organisationnelles, de ces structures demeure essentiel dans la perspective de consolider les acquis en vue des élections à venir, à commencer par les communales prévues en 2015, et au-delà du cycle électoral.


A part l’appui à l’organisation des élections à travers le panier de fonds multi-bailleurs géré par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour la mise en œuvre du Projet d’Appui au Cycle Electoral à Madagascar (PACEM), l’Union européenne a appuyé la société civile. D’une part, il s’agit de deux projets financés par l’Instrument de Stabilité et mis en œuvre par Search for Common Ground (SFCG) et l’Institut Electoral pour une Démocratie Durable en Afrique (EISA) ayant comme objectif desensibiliser et informer les citoyens pour s’inscrire sur la liste électorale, condition nécessaire pour leur participation au processus électoral. D’autre part, il s’agit du Projet d’Appui à la Crédibilité et à la Transparence des Elections à Madagascar (PACTE, www.pacte-madagascar.eu), mis en œuvre par un consortium mené par le Centre Européen d’Appui aux Processus Electoraux (ECES, www.eces.eu ), ayant réalisé une série d’activités dirigées notamment vers la société civile malgache via des actions substantielles de sensibilisation, de formation et de renforcement des capacités.


La présente action s’inscrit donc en complémentarité et dans le prolongement des actions des projets financés par l’UE au niveau national mais également au niveau régional à travers le projet « Preventing electoral violence in the SADC region, a project in support of the SADC-ESN network » (PEV-SADC) en faveur des organisations de la société civile dans la région de la Communauté de Développement d’Afrique australe (SADC). Ce projet est mis en œuvre par ECES en partenariat avec EISA et SADC-Electoral Support Network (le réseau des organisations actives dans le domaine de l’observation électorale, SADC-ESN).
Il s’agit désormais de consolider ces acquis et d’élargir la démarche dans un souci de stabilisation.